Par Gabrielle*.
Gabrielle*, femme juive ambitieuse de 26 ans, j’ai souvent rencontré les difficultés à allier ambition, engagement et judaïsme. Aujourd’hui associée à Yossef*, mon héros et bourreau, j’espère partager avec vous les miracles mais aussi les aléas d’un parcours sans limite et sans barrière où j’ai dû passer par la fenêtre devant des portes trop souvent fermées.
1. “T’inquiète je gère les comptes, faudrait pas que tu dépenses trop.”
Évidemment, parce qu’une femme ne sait pas gérer un budget. Elle dépense sans compter. Peu importe qu’elle ait géré avant des projets, des associations et qu’elle s’entretient seule depuis son adolescence.
Laissez une carte bancaire à une femme et c’est le contrôle fiscal assuré. Quelle ne sera pas la tête du commissaire au compte devant des achats de bottes, de cosmétiques et de sacs pour une entreprise de ressources humaines ?
2. “C’est bien que vous soyez autant active tant que vous n’avez pas d’enfants.”
J’ai souvent entendu cette phrase par des individus plus extérieurs, spectateurs, qui pensent dire ça comme un compliment.
Si vous vouliez faire un compliment, vous auriez dû vous arrêter à “C’est bien que vous soyez active.” Je suis presque certaine que les grands entrepreneurs d’aujourd’hui n’ont jamais entendu cette phrase dans la mesure où leur carrière ne s’arrêtera pas le jour où ils fonderont une famille.
3. “Tu ne veux pas partir plus tôt le vendredi? Tu dois préparer Chabbat, non ?”
Cette phrase-ci m’a, je l’avoue, beaucoup fait rire. Je ne m’y attendais vraiment pas. Elle est venue de mon associé qui s’inquiétait au début que je sois encore au bureau à 15h le vendredi alors que Chabbat ne rentrait qu’à 20h.
J’étais tellement étonnée que je lui ai demandé pourquoi je préparerais Chabbat, moi, pas encore mariée et sans enfant et à ce moment-là pourquoi LUI ne préparerait-il pas Chabbat ?
Sa réponse : “Bah tu ne fais pas tes hallots ?”
Non je ne pars pas du travail pour cuisiner mes hallots. Cela aurait pu être une possibilité mais ce qui était rétrograde, c’est sa certitude.
4. “Ne le prends pas à coeur.”
Selon de nombreux clichés, la femme est par nature émotive ou du moins plus émotive qu’un homme. Du coup, quand quelque chose est objectivement énervant ou non productif et que la femme, souvent moins lâche, que l’homme veut affronter un problème ou le régler, on entend cette phrase, “Ne le prends pas à coeur.”
5. « C’est lourd à porter, laisse les hommes le faire»
Cette galanterie peut être appréciable mais aussi dérangeante quand elle se produit au travail. Nous serions hypocrites de dire qu’elle ne sert pas de temps en temps à obtenir de l’aide. Mais quand même !
6. « Il est où votre responsable ? »
Cela arrive souvent quand on traite ou gère un projet, que l’on discute durant de longues heures et qu’on arrive au moment de la conclusion.
La conclusion peut être la signature d’un contrat, la conclusion d’un accord, la demande d’un prix. Dans tous les cas vient une phrase comme “Je vois avec votre responsable ? “
C’est évident, il doit bien y avoir un homme au dessus de moi.
7. “C’est bien pour une femme”
Le “pour une femme” est toujours difficile à avaler. “C’est un bon salaire pour une femme, quelle réussite surtout pour une femme…” Il va falloir oublier ce genre de phrases !!!
8. Les compliments glissés dans des phrases professionnelles.
Nous avons toutes entendu dans un cadre de travail, des phrases comme “…surtout pour une si jolie femme !” ou “Que vous êtes en beauté aujourd’hui !” ou encore “Comment dire non à une si jolie femme !” Je ne vois pas une femme au cours d’une négociation placer à son interlocuteur homme, même beau garçon, “Comment dire non à un si beau mec ?”
9. “On ne peut plus rigoler”
Dès qu’une phrase un peu trop familière et même déplacée se glisse dans une conversation professionnelle, la réponse de l’homme en face est évidente : “On ne peut plus rigoler !”
C’est vrai que la société d’aujourd’hui est moins marrante maintenant qu’on ne peut plus être misogyne.
Cool ou respectée, j’ai choisi très vite mon camp.
10. Et à la moindre réaction de ma part face à toutes ces phrases, vient la dernière : “Tu es féministe ?!”
Enfin, lorsque toutes ces phrases énoncées suscitent une réaction, un questionnement ou une explication, nous sommes “féministes.”
Non je ne suis pas féministe, je suis juste une femme.