Par Gabrielle*.
Gabrielle*, femme juive ambitieuse de 26 ans, j’ai souvent rencontré les difficultés à allier ambition, engagement et judaïsme. Aujourd’hui associée à Yossef*, mon héros et bourreau, j’espère partager avec vous les miracles mais aussi les aléas d’un parcours sans limite et sans barrière où j’ai dû passer par la fenêtre devant des portes trop souvent fermées.
L’adage “choisir c’est renoncer” me suit depuis petite. Il vient d’abord d’une éducation maternelle m’apprenant à faire des choix et à faire face à mes choix mais aussi d’une expérience qui m’a montré que chaque décision avait une incidence.
Enfin mon tiraillement éternel entre indépendance et tradition a conforté et renforcé ma croyance.
Dans mon quotidien de combats, car tout n’est que combat dans cette société et surtout au sein du monde du travail, un élément perturbateur est venu y remettre la paix.
La force ne me manque pas mais la lassitude et la fatigue morale trouvent de plus en plus leur place au sein de mon quota de force quotidienne: les demandes incohérentes des clients, les mauvaises habitudes de mes associés, la réalité de la vie financière sans parler des connards de la vie.
Si je choisis d’instaurer une rigueur et un fonctionnement respectueux et cohérent, je dois souvent renoncer à la bonne entente entre mon associé Yossef et moi. Or, cette entente, vu l’importance que j’accorde à notre amitié et à notre binôme, est nécessaire à mon bien-être quotidien.
Au contraire, si je choisis cette entente, je dois renoncer à l’égalité dans nos rapports et à la cohérence que j’aimerais instaurer dans notre entreprise.
Quelle femme d’affaire ne culpabilise pas de rentrer lorsque les enfants sont couchés ?
Je n’arrive jamais à faire taire cette petite voix dans ma tête qui me dit : Pourquoi ses demandes sont mes priorités et les miennes passent les trois quarts du temps inaperçues ? Comment peut-il autant m’apprécier et ne pas réussir à m’écouter, à se mettre à ma place ?
Je refuse de croire à un cliché d’égoïsme masculin.
Plus fort que cela, si je choisis d’être une femme ambitieuse et indépendante, je me préparerais à renoncer à un foyer traditionnel et apaisé.
Mais pour ce foyer arriverais-je à renoncer à ces expériences, à ces défis qui me font vibrer tous les jours ?
Quelle femme d’affaire ne culpabilise pas de rentrer lorsque les enfants sont couchés et quelle mère qui avait de l’ambition ne rêve pas de retrouver sa place dans la société et l’adrénaline des combats dont je parlais ?
Puis vient mon élément perturbateur qui aurait pu changer mon opinion mais qui en fait me fait juste vivre entièrement ce que je suis.
Il s’appelle Aaron et même s’il n’est pas là depuis longtemps, il a sans le savoir répondu à toutes mes questions.
Aaron a une réelle gentillesse et modestie qui le rendent extraordinaire. Il ne sait pas qu’il est beau, il ne sait pas qu’il est brillant et travailleur mais il l’est.
Je le regarde tous les jours avec admiration et amour changer ma vie.
Yossef m’avait montré qu’il existait des hommes biens, Aaron me montre qu’il existe un homme bien pour moi.
Chaque aléa professionnel et quotidien me paraît moins important, moins concernant. Chaque combat avec mon associé n’occupe plus mon esprit et mon énergie et mes bonheurs se trouvent dans les moments en dehors du travail tout en continuant à vivre une vie professionnelle épanouie et excitante.
Je n’ai plus peur de mettre mon travail de côté et je n’ai plus peur de mettre ma vie de famille de côté car je sens, je le sais que tout se fera avec une sincérité et sérénité naturelles.
Quand nos priorités changent et qu’on les choisies pour soi alors nous ne sommes peut être pas obligées de renoncer.
*Les prénoms ont été changés.